juillet 2035 : 45° C. Merde ! Je contemple la plage surpeuplée où chaque centimètre carré est occupé par des serviettes colorées et des touristes en claquettes. Il est à peine dix heures du matin et pourtant la plage est bondée. Il semblerait que les récents pics de chaleur extrême aient convaincu la France entière de venir se baigner sur ma plage. Je remets ma serviette dans le panier de mon vélo, tant pis pour la baignade, et je pédale vers le Café du Port, louant le seigneur d’avoir (…)
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On les enterrera tous
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Louix XXIII d’Oléron
Heureusement, le monarque atterrit en plein sur la petite croix centrale sérigraphiée de rouge de l’immense couffin de cellulose posé en lisière du lieu-dit Posedoux, autrefois connu sous le nom de Rivedoux.
Ce n’est pas que la catapulte connaissait un très grand taux d’échec. Mais quand même, il s’agissait d’un descendant au 16ème degré d’Hugues Capet et chacun avait un peu retenu son souffle. Un laquais se détacha de la délégation officielle pour proposer sa main à la royale (…) -
Les amants de la brume
Ce matin-là, Ivan croit déceler un léger mieux. Comme une lumière diffuse qui germe dans la brume. Debout à l’extrémité de l’ancien embarcadère de Sablanceaux, nez dans l’air iodé du pertuis, il espère on ne sait quoi. De voir le continent, peut-être. Pas sûr. Il hume seulement le néant d’un horizon disparu. Plus de cheminées Holcim, plus de cuves Picoty, plus de grands liners à quai. Rien que son imagination fertilisée par les silhouettes fantômes de ses souvenirs et le clapotis de l’eau. (…)
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Ré, 2088
I - Le pas de la Fontaine
Tous les matins, été comme hiver, il remontait à pieds la rue du Phare en direction de la plage, distante de trois cents mètres. Le quartier avait changé, depuis qu’il s’était installé dans ce coin de l’île de Ré la retraite venue, en 2073. Quinze ans plus tard, le peu qui restait alors de verdure, le long de la rue ou dans les jardins, avait cédé la place à des revêtements en dur : résine synthétique, béton plastifié, matériaux propres, sains et hygiéniques. (…) -
Un pont vers l’imaginaire
C’était à la Une de tous les journaux sur les ports. Les grosses lettres noires faisaient l’effet d’un aimant sur les regards. Dès qu’ils s’approchaient, les lecteurs s’exclamaient, horrifiés à la lecture de ces titres tapageurs et apocalyptiques, avant de continuer leur route en grommelant des questions sur la façon dont ils iraient travailler les jours suivants...
Dans les bars, sur les bancs, sur la plage, dans la rue, même le vent semblait colporter cette terrible nouvelle : le (…)