Un jour de pluie, chaussées de shoes neuves elle va au marché et zwouououshhh elle dérape sur une bouche d’égout en pente à 30°. Elle pense qu’un des adjoints au maire a une dent contre elle et l’a fait soulevée par un sbire de l’équipement au moment où elle passais. Evidemment elle se vautre sévèrement, dans sa tête qui cogne sur le bitume ça résonne comme le bourdon de Notre Dame. Tout le monde flippe, on la surveille, elle a trois hommes aux petits soins pour elle, c’est la star pendant 15mn... mais putain elle a mal à la tête, au dessus de l’arcade et dans le dos. Un gentil policier municipal la ramène chez elle, elle est sous la surveillance du SAMU et d’un voisin imaginaire vu que sinon le policier ne peut la laisser seule. Le soir le SAMU s’enquière de sa santé. "Toujours en vie" leur lance-t-elle goguenarde pour oublier le flip du matin.
Plus de peur que de mal, le lendemain elle n’est pas morte d’une hémorragie cérébrale donc vive la vie et fuck le mal au dos. Elle a l’habitude elle a toujours mal au dos donc... Elle fait comme d’hab’, elle essaie de ranger des piles sans fin de livres et de cartons d’emménagement/ déménagement, elle va glaner du bois en forêt la nuit, elle danse au chaud dans les bistrots ou chez les copains, bref elle fait comme si de rien n’était.
Sauf qu’elle se refait mal en portant un truc trop lourd et là elle jongle. Assez pour aller voir une chiro qui la fait hurler de douleur en une seule manip’ et lui fait promettre d’aller enfin faire la radio qu’elle aurait du faire 3 mois plus tôt.
Pas top la radio, 3 vertèbres fracturées et histoire de s’assurer que ça ne se ressoude pas de travers, hop un scanner en urgence. Et là c’est la Bérézina... ou pire Mogadiscio + Beyrouth..." les vertèbres ça va mais... " lui dit une voix douce - celle de la docteure qui l’a fait rentrer dans un p’tit burlingue et ça ne lui dit rien qui vaille - "mais vous avez un nodule suspect dans le poumon gauche". Vlan dans ta face comme dit mon p’tit voisin !
Putain un théodule lui squatte le poumon depuis des mois et elle n’a rien senti du tout. sa mère non plus n’avait rien senti. Elle m’a raconté que ce jour là elle l’a snobbé le bidule, elle a vécu comme si on ne lui en avait pas parlé, elle s’est amusée , elle a rencontré des gens supers, elle a passé une journée du tonnerre, en finissant au pub avec - joie des alcools irlandais - une KillKenny et un Tullamore. Et elle se dit qu’à partir de dorénavant ce sera tous les jours comme ça. Théodule ou pas théodule. D’ailleurs lui qui n’a pas demandé sa permission va dégager fissa, foi d’Ursu !
Voilà. Ca c’était le 8 mars dernier. Ursu est passée sur le billard le 15 mai, puis 6 jours en soins continus où elle a failli crever, la faute à une infection nosococo. Le 16 juin elle est rentrée chez elle et a retrouvé son p’tit voisin. Tout de suite il a demandé à voir sa cicatrice. Quand elle a soulevé son tee-shirt pour lui montrer son dos il a sifflé " ta mère la pute... wesh Ursu il t’a pas raté le boucher là, il t’a fait une belle couture wesh !"
Ursu est contente d’elle : le théodule a déménagé sans laisser aucune trace de son passage. Elle chante mieux avec une demie éponge en moins, dixit son compère guitariste. Alors on dit merci qui ? Hein ? Merci l’adjoint qui a en croyant lui jouer un sale tour lui a en fait sauvé la vie. Merci Ursu d’avoir viré l’intrus. Et rien à foutre de la douleur résiduelle dues à la balafre façon swoosh que le capitaine Crochet lui a laissé dans l’dos. C’est un baromètre de son bon rétablissement, pour ne surtout pas oublier de jouir à chaque seconde de chaque seconde >> :-%