... et d’air , laissons tomber le trop référencé bulletin météo, fuyons le mimétisme grégaire du blog, figeons le temps au beau fixe pour se préparer à la tempête qui arrive et attaquons joyeusement les hypomnêmatae, découverts au hasard des rencontres et des lectures (merci Béa, JBB, Ewen et Laurence). Puisqu’il est dit que le virtuel contient par essence les possibilités d’actualisation du réel, virtualisons, actualisons les anciens, buvons à l’histoire pour trouver l’ébriété joyeuse indispensable à notre survivance présente. Par où commencer ? il se passe tant de choses, et il y a tant de possibilités. Impensable de croire ceux qui affirment que le monde n’aurait qu’une voie devant lui, celle-ci ne pouvant engendrer, évidemment, qu’adaptation de l’espèce, mutation/auto-amélioration ; pire...compromis et soumission. Aux prêcheurs du sempiternel "on n’a pas d’autre modèle pour remplacer celui qui sous nos yeux défaille", on répondra simplement Bullshit !. Ou comme les Virtualistes disent depuis toujours "Nous vous rappelons qu’il existe d’autres possibilités" Il faudrait commencer par l’essentiel. Mais où est l’essentiel ? Disons quelque part du côté de la volonté d’éradication générale des libertés fondamentales -liberté de circuler, de résider et de s’opposer - dont ceux qui pensent diriger la planète ne s’accomodent plus. Des libertés qui contrecarrent le plan de re-colonisation des peuples. Le plan de fermeture non plus tant de la carte mais des territoires.
Le scénario en cours de réalisation est aujourd’hui celui d’une endo- et d’une exo-colonisation. Elle s’exprime par la voix de l’économie globale triomphante, qui entend assigner à chacun sa place d’esclave consentant. Par celle des vainqueurs des anciennes guerres d’annexion qui refusent de perdre un pouce des terrains conquis et veulent, dès que c’est possible, absorber ceux qu’ils n’avaient pu s’approprier deux, trois ou six siècles avant. Et par la voix des empires modernes : ceux du complexe culturo-médiatico-militaro-industriel, qui s ’abritent sous l’ombrelle accueillante de l’amérique conservatrice et totalitaire. Les victimes de ce plan : d’abord les exclus, régugiés, indésirables partout, assignés soit à crever dans des pays laissés hors des schémas de développement, soit dans des camps dit de transit qui ne sont ni plus ni moins que prisons, des lieux d’internement et accessoirement des réservoirs de mains d’oeuvre. Ensuite les populations des pays en développement, attirées par le pot de miel du confort moderne inutile et exploitées comme le furent celles des pays d’Europe à l’avènement de la révolution industrielle. Elles vont devoir de toute urgence organiser leurs mouvements de résistance ouvrière et sociale. Enfin, les habitants des pays en voie de sous-développement, nous, menacés par la démolition des fondations "démocratiques" du vieux modèle de société dite développée. Nous, pris dans la nasse d’un totalitarisme insidieux, seule parade trouvée par le pouvoir pour contrer la colère grandissante du peuple. Une parade empruntée à l’histoire des dictatures précédentes, théorisée par les chantres du libéralisme du 18ème siècle et modernisée par la grâce des technologies. C’est d’ailleurs là le seul progrès dont on puisse créditer la science aujourd’hui : celui qui rend possible le scénario orwellien puissance dix. Mais foin de constat, où sont les preuves, les pièges à déjouer et les solutions ?
Pour aujourd’hui une preuve, trois pièges ou pseudo-pièges et deux possibles pistes pour se dégager de la répulsion de cette planète en dégénérescence. Pour dégager.
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Electro-choquant
La suisse examine actuellement un projet de loi fédéral sur « l’usage de la contrainte policière dans les domaines du droit des étrangers et des transports » (LUsC). Histoire d’encadrer les pratiques des policiers cantonaux chargés du refoulement des demandeurs d’asile, et d’éviter les bavures. Deux réfugiés ont trouvé la mort entre 1999 et 2001. La loi limite l’usage des armes à feu aux cas ultimes et interdit celui des drogues et des baillons. Par contre, elle préconise l’usage du pistolet à électrochoc (le fameux Taser) pour contraindre les récalcitrants. La mesure a fait réagir la Fédération des médecins suisses, l’OSAR ( Organisation suisse d’aide aux réfugiés), le canton de Vaud et la gauche. Tous sont unanimes, les étrangers ne sont ni des « criminels », ni des « forcenés », ni des « bêtes sauvages ». 3Elles sont interdites pour les animaux" font remarquer les Verts.
Selon un rapport d’Amnesty ces armes dites non létales ont déjà tué plus de 60 personnes aux Etats unis et 6 au Canada qui en a interdit l’usage. La Suisse est le premier pays d’Europe à avoir autorisé les forces de police à s’équiper. En France, les Tasers sont encore en phase de test ; chez le socialiste Collomb maire de Lyon par exemple. Mais pour combien de temps ?
http://www.radioairlibre.be/infos/tazer-gun.htm
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La captologie est l’art de "capter et analyser les comportements humains"... pour mieux nous servir bien sur. C’est ce qu’étudie depuis quelques années le laboratoire de Captologie de l’Université de Standford, pionnier dans la recherche sur les interfaces homme/machine depuis les années 80.
C’est également le cheval de bataille du Technology Labs d’Accenture (ex Andersen Consulting). Sauf qu’eux donnent dans la recherche appliquée, et préparent les prototypes de demain. Marché juteux en prespective... si les "clients" se soumettent à ce "progrès", bien sur.
Lire : Persuasion ou invasion ? , Pizza ma non tropo , You said Persuasive Mobile ? Si on analyse bien les discours et les exemples, la mise en oueuvre va bien au delà des petites béquilles technologiques pour gens stressés et déboussolés par la vikonvi, et les vieux dont ils ne savent que foutre. Se profilent très clairement d’autres "services", précieux en ce qu’ils vont décharger l’état providence de tâches qui lui sont par définition imparties : la gestion des malades mentaux, des petits délinquants. Enfermés dans des placards omniscients, ils pourront être à peu de frais surveillés et reconditionnés. Façon dressage animal.
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Autre pièce du grand puzzle orwellien, qui pourrait s’emboiter impeccablement avec les technologies persuasives et la captalogie. La “neuroéconomie”. Si toutefois l’idée d’interpréter et de modéliser les comportements n’étaient si vaine. Avec un bémol toutefois. Que le marketing cherche à traquer nos comportements et nos bio-signaux pour les interpréter, ce n’est pas neuf. Ce n’est guère que l’essence de la chose. Qu’il creuse symboliquement à même le cerveau pour en extraire les données - What you think is what i want ! - dépasse l’acceptable.
Soit nous allons devoir déserter nos enveloppes corporelles et nos boites craniennes et nous désincarner à la manière du héros de Pat Cadigan.
Soit nous allons devoir lever les boucliers et cages de faraday dès qu’ils approcheront à moins de 50 mètres.
Soit .... nous allons nous aussi procéder à quelques carottages de cerveaux. Reverse neuroéconomie à l’usage de anciennes et des nouvelles générations.
Bonjour chez vous :-)
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Implants neuronaux, vers un contrôle social absolu ? par Alain Goumy extrait :
[ Si le code du cerveau peut être cassé, cela signifie-t-il que mes pensées pourront un jour être lues ?
D : Oui, si vous croyez que l’activité électrique et les populations de cellules sont l’essence de l’activité du cerveau — ce qui pourrait ne pas être le cas. Il pourrait y avoir plus que cela. Mais si ce n’était que cela, et si vous pouviez recueillir l’ensemble grâce à des millions d’électrodes, alors en théorie vous seriez capable de reconstruire tout ce qui se passe dans votre tête, voir vos rêves et connaître vos pensées. ] ******************************************* Heureusement certains réagissent, vite, ou mieux anticipent ces perversités.
On les appelle artistes. Une certaine catégorie d’artistes. Robert Praxmarer par exemple et son excellent jeu Mindbending
Lobotomie , un jeu d’enfant ou Jason Skeet (Inner City Association des Astronautes Autonomes)