I - Le pas de la Fontaine
Tous les matins, été comme hiver, il remontait à pieds la rue du Phare en direction de la plage, distante de trois cents mètres. Le quartier avait changé, depuis qu’il s’était installé dans ce coin de l’île de Ré la retraite venue, en 2073. Quinze ans plus tard, le peu qui restait alors de verdure, le long de la rue ou dans les jardins, avait cédé la place à des revêtements en dur : résine synthétique, béton plastifié, matériaux propres, sains et hygiéniques. Imperméables et sans aspérités, ils pouvaient accueillir tous types de véhicules de transport : deux roues électriques, voitures à électrolyse. On trouvait même des aéronefs monoplaces sur les toits plats des maisons, aménagés en parkings ou en garages.
En ce beau matin de mai 2088, tout en repensant à ces bouleversements du quotidien, il arriva en vue de la mer, face à ce qu’on appelait autrefois le « pas de la Fontaine ». Même les plus anciens n’auraient su dire « quelle fontaine », et pourquoi une fontaine. Et un pas... quel pas ? Maintenant que chacun se déplaçait sur deux, trois ou quatre roues, ou par les airs, la marche était devenue une activité de pauvres, ou d’originaux. Alors, l’idée même de « pas » n’allait pas de soi.
L’océan face à lui était calme, une petite brise soufflait d’est, le soleil montait déjà sur sa gauche : tout était à sa place et il se sentait bien. L’ordre immuable du monde le rassurait !Comme d’habitude, il porta son regard vers la droite, là où la pointe du Défens marquait la limite de son champ de vision. Elle était devenue une véritable forteresse afin de contenir les assauts de l’océan en furie lors des tempêtes ou des grandes marées. La hausse du niveau moyen de la mer de quelque cinquante centimètres pendant les dernières décennies avait accru le besoin de protection. Au sud-ouest il voyait le phare de Chauveau, sentinelle inutile à l’heure de la géolocalisation avec ses milliers de satellites reliant en permanence les hommes et les objets. Ensuite, toujours balayant l’horizon de droite à gauche, il devina dans la brume légère les îles d’Aix et d’Oléron, ainsi que ce qui restait de Fort Boyard, forteresse dépenaillée par les attaques répétées du vent et de la houle. Il avait eu, paraît-il, son heure de gloire à la télévision, elle aussi reléguée au rang de vieillerie par les écrans personnels miniaturisés. A quelques encâblures, le port, le hideux port (du moins c’était son avis), hérissait ses grues, dressait ses cheminées, crachait ses fumées. Enfin, tout à gauche, barrant l’horizon de son tablier de béton gris, arc élégant reliant la pointe sud-est de l’île au continent : le pont...
Mais non ! Le pont n’était pas là ! A sa place, un grand vide, le néant, rien que le ciel clair et une bande de nuages qui s’étirait au-dessus de la baie de l’Aiguillon. Il crut défaillir, se frotta les yeux, les ouvrit grand. Il chercha autour de lui quelqu’un qui pourrait confirmer qu’il se trompait. Que sa vue et son cerveau lui jouaient des tours. Il était seul, comme souvent à cette heure-ci, à cet endroit-ci, mais il remarqua pourtant, tout au bout de la plage, une foule qui se déplaçait vers l’extrémité de la pointe de Sablanceaux. C’était inhabituel... inattendu. Il se passait quelque chose…
II - Sablanceaux
Il descendit sur la plage. La marée basse laissait une surface à la fois dure et soyeuse, parsemée de petits cailloux lisses et de coquillages nacrés. Il était aisé d’y marcher et il pressa le pas. Mais il ne pouvait pas profiter comme à l’habitude de l’ourlet d’écume des vagues, du bruit des galets qui roulaient, de l’odeur mêlée de varech, de sel et d’iode si vivifiante. Sa pensée et son corps tout entiers étaient tendus vers ce qui se passait au bout de cette grève, l’empêchant de réfléchir, de raisonner, de sentir. Il agitait bras et jambes de façon mécanique, voulant rejoindre au plus vite cette communauté d’humains avec qui il pourrait partager sa surprise, son incrédulité, son angoisse. Cette grégarité serait rassurante, il pourrait trouver une explication, partager au moins ses sentiments confus. A mesure qu’il se rapprochait de la foule, il fut convaincu qu’il n’était pas le jouet d’hallucinations : le pont avait bel et bien disparu !
Plusieurs centaines de personnes se massaient sur la pointe de sable, étroite et allongée de l’extrémité de l’île. Une frange d’hommes et de femmes qui s’agitaient et parlaient fort. Il chercha des visages connus, des gens de sa rue, du village. Mais, bien qu’habitant la commune depuis quinze ans, il connaissait très peu ses concitoyens. Pas de visage familier dans la foule de curieux.
Qu’est-ce qui s’est passé ?... C’est arrivé ce matin vers six heures...On n’a rien entendu ! … Il y a des victimes ?... On a prévenu le Responsable du District, la Sécurité ? … Je l’avais bien dit !... On est peu de chose, quand même … des banalités qu’il entendait en se frayant un chemin dans des groupes de plus en plus compacts. Des mots du quotidien pour un événement historique ! Il ne s’agissait pas d’un simple accident routier, aérien ou maritime, d’un incendie de broussailles, d’une querelle de voisinage. Le pont de Ré s’était évanoui ! Evanoui, c’’était bien le mot. Il ne subsistait aucune trace, pas un morceau de pile, un tronçon de tablier, un bout de lampadaire, un remous ou un tourbillon indiquant qu’il était là... dessous. La mer bleu-vert aux frisottis d’argent gardait sa profondeur à la fois glauque et tranquille ; rien n’évoquait une catastrophe ou un gouffre qui aurait englouti le majestueux ouvrage.
Les discours de ceux qui savaient, les questions de ceux qui demandaient, les exclamations des incrédules, tout ce brouhaha fut soudain interrompu par les sirènes et les klaxons des Autorités. Enfin ! Les agents de la Sécurité refoulèrent les curieux à deux cent mètres du pied du pont, enfin... de là il aurait dû se trouver. Ils installèrent barrières et rubans multicolores pour délimiter un périmètre interdit, un no man’s land. Certains, armés de fusil à laser neutralisant, se postèrent tous les dix mètres autour de cette zone, dissuadant ceux qui voulaient se rapprocher. Les Sauveteurs Citoyens, dans leur combinaison rouge, arrivèrent avec brancards, civières et masques à oxygène, mais se trouvèrent désappointés quand on leur déclara qu’aucune victime n’était à déplorer. Ils remballèrent leur matériel et se mêlèrent à la foule pour tenter d’en savoir plus. L’aéronef du Chef de District arriva dans un chuintement et se posa en douceur au centre de l’aire libérée. Un aréopage en descendit, précédant un homme de haute stature, en uniforme et képi. On eut alors la confirmation que l’événement était grave, mais on fut en même temps rassuré : les Autorités prenaient les choses en main !
III - Le triangle des Bermudes
Une fois la zone sécurisée et les abords du pont interdits, les forces de Police et les agents de Sécurité laissèrent la place aux scientifiques, aux experts et aux spécialistes des ouvrages d’art. On commença par envoyer des plongeurs qui explorèrent les fonds sous-marins, là où auraient dû se trouver les débris du pont. Des milliers de tonnes de béton et de ferraille, des milliers de mètres cube de matériaux laissent forcément des traces. Quelques piles auraient dû encore être debout et émerger, leurs fondations avaient été coulées dans le dur. Mais il fallut vite se rendre à l’évidence : rien sur les trois kilomètres à l’aplomb de la courbe de l’ouvrage, pas un morceau de béton, pas une tige de métal.
Les spécialistes du BTP s’avouèrent incompétents face à cette anomalie. Ce n’était pas un problème technique qui avait causé la ruine du pont (appelons ainsi sa disparition, pour l’instant). L’ouvrage, même peu utilisé, était examiné régulièrement. La moindre fissure était aussitôt rebouchée, le plus petit éclat de ciment colmaté sans attendre. Pas de tremblement de terre, pourtant fréquents dans ces contrées mais de si faible intensité qu’ils ne lézardaient même pas les vieux murs. Pas d’orage ni de foudre, encore moins d’avalanche, pas d’attentat recensé ni revendiqué. Alors, si la cause n’était pas technique, ni géologique, ou sismique, ni météorologique, ni encore politique ou idéologique – les indépendantistes bretons et vendéens avaient depuis longtemps remisé dans leurs granges pétoires et rapières - quelle était-elle ?
On se perdit en conjectures. Les langues allaient bon train. Chacun émettait son hypothèse. Le pont allait avoir cent ans. Construit au siècle dernier, ouvert en mai 1988, ce centenaire avait encore fière allure. Certains prétendirent que c’était un bel âge pour partir, sans attendre la fête d’anniversaire, qui d’ailleurs n’avait pas été programmée. Mais on ne meurt pas parce qu’on a cent ans ! Et un mort, ça laisse des traces, un squelette, des lambeaux de chair, des touffes de cheveux. Là, rien ! Les spéculations prenaient un tour ésotérique, métaphysique, fantastique, souvent comique. Certains prétendaient que le pont avait été nuitamment démonté pour être réinstallé ailleurs, en Afrique ou en Asie du sud-est, là où l’argent manquait pour dresser des passerelles entre des îles et des peuples. Un autre évoqua le fantôme d’un ancien maire et conseiller général de l’île, disparu depuis longtemps. Fortement opposé au pont avant sa construction, il serait revenu rôder dans les alentours et, aidé par des forces célestes ou divines, certainement obscures et malveillantes, aurait jeté un sort à l’objet de son ressentiment.
Toutes ces hypothèses étaient bien sûr dénuées de fondement et défiaient le sens commun. Pour y couper court et apporter une réponse rationnelle à ce défi, les Autorités, éloignant sorciers, magnétiseurs, astrologues, prophètes et autres charlatans, engagèrent des physiciens experts en mesures électriques, magnétiques, sensorielles afin d’étudier les champs, les courants et autres ondes mystérieuses mais bien réelles et capables, selon eux, d’expliquer toutes sortes de phénomènes paraissant surnaturels pour le commun des mortels. Et la lumière fut ! Les examens, pointus ; les mesures, précises ; les experts...experts, résolurent le mystère. Le champ électro-magnétique dans la zone étudiée, un cylindre courbe de cinquante mètres de diamètre et trois kilomètres de long, était chamboulé, désorganisé, éparpillé, incohérent. Il apparut que la matière subissait une sorte de dispersion dans un espace parallèle, invisible avec nos moyens d’observation traditionnels, mais on n’en avait pas d’autres. Les objets étaient transportés dans cette quatrième dimension. Le Veilleur de Ré, principal organe de presse local et dernier survivant de l’époque « papier », pouvait alors titrer à juste titre : « l’île de Ré, nouveau triangle des Bermudes ».
IV - Ré
Le mystère était éclairci, mettant fin aux spéculations les plus farfelues qui couraient dans toute l’île et bien au-delà. Pensez-donc ! Un pont qui disparaît, qui s’évapore. On en connaissait désormais la cause : une perturbation électromagnétique l’avait projeté dans une quatrième dimension que l’on imaginait, avec un délicieux sentiment de crainte, sans avoir jamais eu la moindre preuve de son existence, sans aucun élément tangible qui aurait permis de la matérialiser, à tout le moins de la démontrer. On avait découvert la cause, mais pas la cause de la cause. Pourquoi cette perturbation ? Quoi (ou qui) l’avait provoquée ? Était-ce un phénomène naturel, une conjonction d’effets physico-spacio...temporels ?
Car pour le reste, les Rétais n’étaient pas inquiets. Il y avait des années déjà que le pont n’était plus l’artère vitale qu’il avait été au début du siècle, transportant hommes et marchandises, énergie et réseaux, rêves et réalité. Tout était allé si vite après cette première moitié du XXIème siècle ! La quasi disparition des énergies fossiles et les impacts négatifs des énergies renouvelables avaient contraint les chercheurs, les industriels et les financiers à se tourner vers des technologies nouvelles et innovantes. Le moteur à hydrogène par électrolyse de l’eau, même salée, la miniaturisation et la sécurisation des piles atomiques, pour ne parler que des plus courantes, avaient rangé au rayon des antiquités les moteurs à explosion, les lourdes et peu fiables batteries électriques, les peu rentables éoliennes. La révolution des moyens de transport avait fait le reste. Chacun avait chez soit un véhicule à pile atomique ou à hydrolyse. Les plus aisés se déplaçaient volontiers en aéronef personnel, pouvant charger quatre personnes et un demi-quintal de marchandises. Les plus téméraires et progressistes se risquaient dans des sous-marins de poche. Bien sûr, les entreprises d’approvisionnement et de distribution utilisaient les mêmes véhicules avec une taille et un volume adaptés. Et encore, ces moyens révolutionnaires étaient-ils en passe d’être détrônés par de nouvelles techniques, inimaginables il n’y avait pas si longtemps. En effet, une équipe sino-européenne avait conceptualisé un vieux rêve : la lévitation, le déplacement des personnes et des objets par la seule force de la pensée. Après des années de recherches longues et coûteuses, à l’intérêt politique et économique immense, l’objectif avait été atteint, les phases tests validées, et le mode de fonctionnement, trop complexe pour être présenté ici, était en cours de validation. Dans quelques mois des fiches de procédure seraient élaborées et proposées au public avide de nouveauté et de déplacement de soi : l’homo translaticus était né !
Naturellement, le Rétais et tout visiteur de l’île profitaient de ces évolutions. Les machines volantes encombraient l’espace entre l’île et le continent. Les mini sous-marins ralliaient aisément Ré à Oléron ou à la Vendée. Chaque maison portait sur son toit les vieux panneaux photovoltaïques enfin autorisés dans les années trente. Chaque village avait construit son usine de dessalage d’eau de mer. Bref, l’île, et avec elle ses habitants, permanents ou de passage, avait conquis son autonomie et vivait en quasi autarcie. Le revers de la médaille était que chacun entrait et sortait quand, comment et où il voulait. Le fruit empoisonné de cette liberté conquise grâce au progrès rendait la fréquentation de ce lieu exigu souvent insupportable. Contrairement au pont, que l’on pouvait fermer et ouvrir en fonction de l’atteinte de la capacité d’accueil, procédure qui avait été en vigueur pendant quelques années avant sa fermeture, ces nouveaux moyens de déplacement ne laissaient aucune prise aux Autorités qui se refusaient à légiférer. Il ne fallait pas contrarier la population et la priver, après d’autres, de cette liberté-là !
On avait donc condamné le pont en 2063, à l’aube de ses trois quarts de siècle. Après soixante-quinze ans de service et des millions de véhicules, de personnes, de tonnes, transportés, d’argent engrangé, la retraite était amplement méritée ! Et en bonne santé qui plus est. Le pont, tant qu’il avait été utile, indispensable poumon de ce petit territoire, avait été régulièrement ausculté, soigné, entretenu. Pour lui rendre les honneurs, au moment où sa présence discrète et rassurante n’évoquait plus qu’un passé certes récent, mais révolu, on l’avait élevé au rang de Monument Historique. C’est ainsi qu’on continua de le câliner, de le protéger, de l’entourer d’attention et de bienveillance, comme on le ferait d’un vieillard vénérable et déchu. Il remplissait encore sa mission de voie de transport lors de journées du souvenir. On laissait alors quelques antiques véhicules à roues de caoutchouc chevaucher son bitume et de rares piétons arpenter les voies réservées. Les promeneurs, tout excités, regardaient l’île et l’horizon par-dessus le parapet comme jadis leurs ancêtres, grisés par le vent et face au large sur le pont des bacs, vivaient l’aventure en route vers l’inconnu.
V - Le pas de la Fontaine
Ce stupéfiant événement n’avait pas modifié ses habitudes. Tous les matins il gagnait la plage en remontant la rue du Phare qui le menait au pas de la Fontaine. Seulement, depuis ce funeste jour, son tour d’horizon commençait par la gauche, par l’est, balayant l’espace de la pointe de Sablanceaux jusqu’à la pointe du Défens. Et toujours le même constat, le même panorama : celui de l’absence du pont, brèche ouverte entre le sable blond de Ré et le béton gris du port de commerce. Si l’impact de cette disparition sur la vie quotidienne des Rétais avait été négligeable, il n’en était pas de même pour leurs croyances, leurs certitudes d’hommes et de femmes civilisés de la fin de ce siècle. Ainsi donc, tout n’était pas explicable, rationnel, scientifique. Comment cette imposante vigie séculaire pouvait-elle disparaître à l’insu de tous ? Lui aussi ressentait cette angoisse presque métaphysique. Il se sentait minuscule face à l’inconnu, l’imperceptible.
En ce matin de septembre 2088 - l’été avait passé, drainant encore plus de visiteurs qu’à l’accoutumée, chacun voulant capter l’image de l’absent, la présence du néant – il se réjouit de la pureté de l’air et de l’odeur de l’océan. Les grandes marées d’équinoxe avaient déposé sur le platin des petits tas de varech brun-rouge, les mouettes criaient dans le vent en planant mollement, le soleil jetait de l’or sur le gris-bleu de la mer. Il porta machinalement, instinctivement, le regard vers la gauche. Il crut défaillir, se frotta les yeux, les ouvrit grands. Le pont était là ! Là comme toujours ! Sa courbe harmonieuse sur ses piles fines se reflétait dans le miroir de l’eau. Il était...comme avant ! D’un coup il fut rassuré, soulagé. Comme sans doute cette foule qui déjà se pressait au pied de l’infidèle. C’était irrationnel, incongru, de se sentir mieux grâce au retour d’un élément inutile. Mais les choses retrouvaient leur place immuable après une absence inexpliquée. Qu’importait maintenant de savoir pourquoi ? Cette fois, il ne rejoignit pas les autres. Il voulait savourer sa joie seul, échapper aux commérages : Mais comment, pourquoi ?... Je l’avais bien dit ! ... Et à Oléron, ils n’ont rien eu, eux ! ... Les experts n’ont rien trouvé. Ça fait quand même cinq mois ! ... On n’est à nouveau plus sur une île .
On allait tout dire, tout écrire. Mais dire quoi, écrire quoi ? On ne savait rien. Encore un peu, et on aurait totalement oublié cette disparition. Déjà, même dans l’île, les sujets de discussion et les centres d’intérêt s’étaient déplacés vers d’autres préoccupations ô combien plus inquiétantes. Il restait à l’écart de tout cela. Il contempla longtemps le pont (il irait le voir, le toucher, si c’était autorisé, plus tard, quand la fièvre du retour serait retombée). Puis son regard se porta sur Aix et Oléron, lignes sombres posées sur l’horizon, que commençait à éclairer le soleil, effleura Fort Boyard encore nimbé d’une brume légère, enfin le phare de Chauveau.
Chauveau !
Non.... ce n’était pas possible …. pas le phare de Chauveau !