Les Virtualistes
"Nous vous rappelons qu’il existe d’autres possibilités"

Electronic Peep Show

Another get-rich quick solution from Les Virtualistes - 1994

L’Electronic Peep-show explore les relations entre corps et image, entre communication et dyscommunication, entre virtualité et réalité.
Qu’advient-il lorsqu’on passe de l’autre côté du miroir, de la glace sans tain du peep-show par exemple ? Si l’échange charnel unilatéral devient multilatéral, interactif ? Si tu me donnes... je te donne.... Cette performance pose également la question de savoir si ces nouveaux outils de communication en réseau n’introduisent pas, avec la distance, une forme de computing émotionnel.

.

En 1994, à l’invitation de Philippe Quéau, directeur d’Imagina, Les Virtualistes ont installé leur visiophone slow-scan dans une suite de l’hôtel Métropole. Les participants côté Monte Carlo pouvaient entrer en relation "intime" et en interaction avec un homme et une femme installés dans la chambre d’un appartement parisien. A condition toutefois de donner de leur personne...

.

Voici ce que racontait Léon Mercadet, journaliste à Actuel, de son expérience :

19H chambre 306 du Métropole. Sur la commode, un visiophone. Dans l’écran Barbara, une femme masquée, sourit. Nous la voyons, elle nous voit. Elle est disposée au strip-tease. Mais exige que du télévoyeur qu’il fasse le premier geste. Le directeur du CNED demande : "Vous nous envoyez votre corps en pixels, là, mais y a-t-il une partie que vous voudriez garder pour vous ?". Ouh là là répond la belle, c’est un intello lui !". Régis Debray est là (ndlr sa femme aussi, plus joueuse que lui) curieux, attentif, muet. Il s’interroge sur les usages possibles du visiophone. Une fille s’avance devant l’écran, sous la caméra située au dessus. Déboutonne son manteau et fait saillir une épaule coquine. Puis montre son nombril. Barbara suit.

Aucun homme ne se décide. Me voici cobaye, je fais le sensuel. Pour que Barbara enlève le haut, j’enlève le haut..." (Actuel N°40, avril 1994)

C’est génial ce truc là, dit la fille, dont nous saurons plus tard qu’elle s’appelle Isabelle Arvers et s’est, suite à cet épisode, aujourd’hui spécialisée dans les jeux et le net-art. Elle rougit dans son manteau vert et part en disant que c’est l’expérience la plus inattendue de sa vie...

.

Liens

Vidéo du WJ-SPOTS#1- Isabelle Arvers parle du EPS (à 8’9)

Entretien avec Isabelle Arvers